La cigarette électronique est un outil révolutionnaire, qui va permettre
à des millions de fumeurs d’en finir avec le tabac sans souffrir. C’est du
moins ce qu’avance le tabacologue français Philippe Presles, dans son nouveau
livre La cigarette électronique, qui fait l’éloge de l’e-cigarette.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre?
L’e-cigarette est encore méconnue, tant des fumeurs que des politiciens, qui se
montrent souvent réticents. Et pourtant… Le taux de réussite avec cet outil est
du jamais vu! Avant, seulement 5% des fumeurs qui voulaient arrêter y
parvenaient à l’aide de substituts nicotiniques. Depuis un an je suggère
l’e-cigarette à mes patients, pas moins des deux tiers ont arrêté de fumer en
un mois, tandis que l’autre tiers diminue drastiquement sa consommation.
Vous répétez dans le livre que la cigarette électronique est inoffensive,
comment en être sûr?
Ce qui est dangereux, c’est la combustion du tabac. Le fait de brûler le tabac
fabrique du goudron, du monoxyde de carbone et des particules fines qui causent
les maladies mortelles. Dans les e-cigarettes, il n’y a aucune combustion,
c’est de la vapeur d’eau. Certes, elles peuvent contenir un liquide à base de
nicotine. La nicotine comme tel n’est pas nocive pour la santé, mais elle peut
créer une forte dépendance.
«Un chiffre m’effare toujours : au XXe siècle, le tabac a tué 100 millions de
personnes. Qu’est-ce qu’on attend pour promouvoir le substitut le plus
efficace?» -Dr Philippe Presles, qui affirme que la cigarette électronique est
le moyen le plus sûr pour arrêter de fumer Y a-t-il des études qui appuient
ses constats?
Il en faudrait plus, mais il y en a. En France, les experts ont fait un rapport
de 300 pages pour l’Office français de prévention du tabagisme, qui conclut que
l’e-cigarette est infiniment moins dangereuse que la cigarette. Il reste
quelques inconnus, comme les risques liés aux arômes, mais ça, à côté de la
certitude de cancer ou d’infarctus avec le tabac, ça ne fait pas le poids…
Donc, selon vous, il faut légaliser l’e-cigarette?
Oui et ça presse! Le plus rapidement elle sera réglementée et répandue, le plus
vite on fera disparaître le tabac. Si ceci se fait partout dans le monde, je
prévois que d’ici 10 ans, il y aura autant de gens qui vont «vapoter» que de
gens qui vont fumer.
Effet sur les jeunes: Québec est craintif
«Les cigarettes électroniques ne sont pas règlementées, c’est un bordel de
produits!» s’exclame le Dr Horacio Arruda, sous-ministre adjoint à la Santé,
ajoutant que la révision de la loi sur le tabac est prévue en 2014. Selon lui,
Québec et Ottawa hésitent à légaliser cet outil. «Je n’aime pas la façon dont
le lobby du tabac s’est accaparé le produit pour séduire les jeunes
consommateurs et créer de nouveaux fumeurs», déclare le Dr Arruda.
NBLR : N’oublions pas que la cigarette électronique reste interdite dans de
nombreux pays (Brésil, Israël, Mexique, Thaïlande, Australie (avec quelques
changements ces derniers temps),…) et que dans certains seuls les produits sans
nicotine sont autorisés (Autriche, Belgique…). Alors que par exemple, la
Belgique est le 20ième pays le plus consommateur de cigarettes par an et par
habitant (1763, source Wikipédia).
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